Espèces invasives, surmortalité des poissons : la Méditerranée est trop chaude
La température de la mer Méditerranée a atteint des records l’été dernier, avec un mercure atteignant les 30°C. Ce réchauffement de l’eau, lié au dérèglement climatique et aux mauvaises pratiques humaines, met en danger toute la biodiversité. C’est la raison pour laquelle bon nombre d’organismes s’engagent à protéger cette mer, à l’image du Fonds HLD Méditerranée, créé en 2018 par Jean-Bernard Lafonta.
Plonger dans une mer à 26°C sur la côte varoise, cela a été une habitude en juillet et août 2022. Si certains baigneurs se réjouissaient de la situation, d’autres s’interrogeaient sur le réchauffement climatique. Un questionnement partagé par les scientifiques, car la Méditerranée a atteint des sommets l’été dernier : jusqu’à 30°C, du jamais vu.
Les biologistes marseillais de l’Institut Méditerranéen d’Océanologie ont scruté de très près cette canicule marine. Plusieurs fois par semaine, ils ont plongé afin d’effectuer l’inventaire des dégâts. La grande source d’inquiétude ? Les gorgones, ces coraux reconnaissables par leur rouge éclatant, et particulièrement sensibles aux variations de températures.
Et le résultat est sans appel, puisque bon nombre d’entre eux étaient endommagés. « Il y a un peu plus de nécroses à dix mètres de profondeur, ce qui traduit ce réchauffement auquel on assiste actuellement. Ces organismes souffrent et donc sont partiellement morts », a détaillé fin juillet la maître de conférence à l’Institut Méditerranée d’Océanologie Sandrine Ruitton,
Au-delà de l’asphyxie des coraux, les chercheurs constatent une surmortalité des coquillages, des poissons et une prolifération d’espèces invasives. Inexistant il y a de ça quelques années, le barracuda pullule aujourd’hui dans les eaux marseillaises. Originaire de la mer Rouge, le poisson-lion à quant à lui colonisé la mer Egée. La surpopulation de méduse est désormais un sujet inquiétant
L’institut d’océanologie de Marseille rassemble depuis plus de 25 ans l’intégralité des relevés de températures sous-marines. Ces dernières ne cessent d’augmenter depuis 2002, avec des conséquences préoccupantes. « On aura moins de ressources disponibles, comme le poisson par exemple. Si les herbiers sont touchés, on aura moins de production d’oxygène, ce qui veut dire aussi une atteinte pour nos ressources et pour notre qualité de vie, tout simplement », a poursuivi Sandrine Ruitton.
La communauté scientifique craint une tropicalisation de la Méditerranée, où le dérèglement climatique serait 20 fois plus rapide que dans les autres océans et mers du globe.
Face à l’urgence, de nombreux acteurs s’organisent pour protéger le bassin méditerranéen et sa biodiversité. On peut notamment citer le dirigeant du groupe d’investissement HLD Jean-Bernard Lafonta, qui a lancé en 2018 le Fonds HLD Méditerranée.
Son fonds de dotation ambitionne de lutter contre le réchauffement climatique, mais également contre le tourisme de masse, la surpêche ou bien la pollution qui mettent en péril la Méditerranée et ses rives.
Pour ce faire, les équipes de Jean-Bernard Lafonta participent au développement de programmes associatifs, recherches scientifiques et autres plans de restauration des milieux marins. Le Fonds HLD Méditerranée finance également des projets de sensibilisation et d’éducation du public aux enjeux environnementaux entourant la mer Méditerranée.