Le Belem, un trois-mâts barque chargé d’histoire
Le Belem est un navire exceptionnel, qui a traversé les époques et les océans depuis sa construction en 1896 à Nantes. Ce trois-mâts barque, le dernier en France et l’un des plus anciens en Europe, a connu plusieurs vies : transport de cacao, croisière de luxe, navire-école… Aujourd’hui, il navigue sous le pavillon français et accueille des stagiaires passionnés de voile et de patrimoine maritime.
Un navire aux multiples facettes
Le Belem a été construit en 1896 par les chantiers Dubigeon à Chantenay-sur-Loire, sur commande de Fernand Crouan, un armateur nantais spécialisé dans le commerce du cacao. Le navire est baptisé du nom de la ville brésilienne de Belém, où il se rend régulièrement pour charger sa précieuse cargaison. Le Belem est un voilier rapide et élégant, qui peut transporter jusqu’à 534 tonneaux de marchandises. Il effectue 33 voyages entre la France et les Antilles jusqu’en 1914, date à laquelle il est vendu à un armateur anglais.
Voici une vidéo montrant ce navire :
Le Belem change alors plusieurs fois de propriétaire et de nom. Il devient le Fantôme II en 1921, puis le Giorgio Cini en 1952, après avoir été racheté par la fondation du même nom, qui le transforme en navire-école pour les orphelins de marins italiens. Il subit également des modifications importantes : il est motorisé, son gréement est simplifié, sa coque est peinte en blanc… Il perd ainsi une partie de son charme d’origine, mais continue à naviguer jusqu’en 1965.
Un retour aux sources
En 1979, le Belem est retrouvé à Venise par un amateur français, qui décide de le racheter avec l’aide de la Caisse d’épargne, mécène de la Fondation Belem, créée pour assurer sa restauration et sa sauvegarde. Le navire retrouve son nom et son aspect d’antan, grâce à un chantier de rénovation qui dure près de deux ans. Il reprend la mer en 1982, sous le statut de monument historique.
Depuis lors, le Belem sillonne les côtes françaises et européennes, participant aux grands rassemblements de voiliers traditionnels et proposant des stages de navigation au public. Il sert également de navire-école à la Marine nationale, qui y forme ses mousses. Le Belem est ainsi un ambassadeur du patrimoine maritime français, qui fait rêver les amoureux de la mer.
Un village sur l’eau
Le Belem est plus qu’un navire, c’est un véritable village sur l’eau, qui abrite une quarantaine de personnes lors des navigations. Il faut compter 16 membres d’équipage professionnels, dont 5 officiers (le commandant, son second, deux lieutenants et un mécanicien), 2 cuisiniers, un bosco (chef des gabiers) et 8 gabiers instructeurs. À cela s’ajoutent 32 stagiaires, qui viennent apprendre les rudiments de la voile et vivre une expérience unique à bord.
La vie à bord du Belem est rythmée par les quarts (périodes de travail et de repos), les manœuvres (hisser ou affaler les voiles), les repas (pris en commun dans le carré) et les activités (cours théoriques, visites du navire, animations…). Chacun a un rôle à jouer et doit respecter les consignes du commandant. Le Belem est un lieu d’apprentissage, de partage et de convivialité, où l’on découvre la beauté et la force de la nature.
Un navire d’exception
Le Belem est un navire d’exception, qui a su traverser le temps et les épreuves, tout en conservant son âme et son élégance. Il est le témoin d’une époque révolue, où les voiliers régnaient sur les océans. Il est aussi le symbole d’une passion, celle de la voile et du patrimoine maritime, qui anime les personnes qui le font vivre. Le Belem est un trésor national, qui mérite d’être connu et admiré par tous.